L'Atelier Lekti - Au fil des joursL'atelier Lekti.
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Du papier à l'Internet, et vice versa2018-05-29T12:36:52+02:00urn:md5:6d0b3ca5372c899c059f93cf17e4cbfcDotclearProduction de livres numériques et dette techniqueurn:md5:0857f02f99b20bc1a9482df35d16b1272016-05-14T11:46:00+02:002016-05-14T11:46:00+02:00Joël FaucilhonAu fil des jours<p>La production de livres au format numérique est désormais relativement concentrée entre les mains d’un nombre très limité de sociétés, dont la particularité est d’avoir des services assez limités en France (services commerciaux), alors que les tâches de production des livres numériques sont confiées à des filiales situées dans des pays en développement, particulièrement Madagascar en ce qui concerne le domaine francophone.</p>
<p>Pour autant, cette approche est-elle pérenne, y compris pour les éditeurs eux-mêmes ? </p> <p>Certes, ces structures industrielles permettent de produire très rapidement, et pour un coût assez modique, des ePubs qui peuvent être mis en vente – parfois avec quelques difficultés – sur l’ensemble des plate-formes, mais les éditeurs qui font appel à un tel service ne semblent pas se rendre compte qu’ils sont en train de créer une « dette technique », qui risque d’induire des coûts supplémentaires élevés dans le futur. C’est là le principe même de la dette technique.</p>
<p>En observant les ePubs produits de manière industrielle dans les pays à bas coût, il apparaît clairement que la qualité du code produit – un ePub n’est rien d’autre que du code HTML et des CSS, à l’égal d’un site Internet – va empêcher une maintenance aisée au fur et à mesure des années, même pour effectuer des modifications mineures. En effet, le code de tels ePubs est souvent incohérent au regard des normes HTML CSS, le balisage est inexistant et les feuilles de style sont l’objet d’une telle inflation – parfois plusieurs milliers de lignes pour un texte simple (sic) – qu’il devient impossible d’envisager la moindre modification, même mineure, dans un futur proche. En d’autres termes, les éditeurs qui font appel à ce type de prestataires sont en train d’hypothéquer de manière décisive les évolutions de leur catalogue numérique à moins… de recommencer le travail. Le terme consacré en développement logiciel de dette technique (<em>technical debt</em> en anglais) est donc particulièrement juste pour décrire cette situation. Les équipes éditoriales ne semblent pas se rendre compte de ces difficultés, puisqu’elles intègrent encore peu de personnes capables d’auditer le code produit dans les ePubs. Mais le réveil risque d’être brutal, nous n’en doutons pas.</p>
<p>Par ailleurs, les ePubs produits de manière industrielle ne respectent aucune logique de balisage, en ce qui concerne l’accessibilité. Partout dans le code, nous retrouvons des balises <div> ou <p>, autrement dit des balises de conteneurs ou de paragraphes, là où il faudrait exploiter un balisage autrement plus précis et pertinent. Travailler sur l’accessibilité peut paraître anecdotique, il n’en est rien. En effet, un ePub qui n’est pas balisé de manière correcte ne pourra être lu de manière satisfaisante par des personnes souffrant d’un handicap. Son accessibilité est très largement compromise. Par ailleurs, penser la pérennité d’un fichier ePub, en vue d’en faciliter la maintenance, et donc de réduire les coûts de leurs évolutions et mises à jour, impose d’employer un balisage particulièrement strict et cohérent, ce qui n’est donc pas le cas.</p>
<p>Beaucoup d’éditeurs français – tout comme de grands groupes dans le monde anglo-saxon – sont en train de contracter une dette technique considérable, qu’il faudra apurer un jour ou l’autre, au moment de la mise à jour des fichiers ePubs, c’est une certitude. Et c’est dommage, compte tenu des coûts induits par une approche à très court terme.</p>Fermeture des Espaces de l'édition indépendante (et de la revue littéraire Contre-feux)urn:md5:ae59a4aca6c596db13d59444e39230512016-05-13T17:23:00+02:002016-06-26T15:14:42+02:00Joël FaucilhonAu fil des jours<p>Lekti-ecriture.com a d’abord été créé avec une revue littéraire (<em>Contre-feux</em>) en 2002, suivi en 2004 des <em>Espaces de l’édition indépendante</em>.
Dès 2006, les lecteurs en France et de par le monde ont pu commander l’ensemble des livres présentés par les éditeurs associés, toujours avec une librairie partenaire, Clair-Obscur sur Albi pendant sept ans, puis Ombres Blanches sur Toulouse.</p> <p>En tout, ce sont des dizaines de milliers de livres, et peut-être même davantage, qui ont été expédiés au fil des années depuis les librairies partenaires.
Surtout, peut-être, les <em>Espaces de l’édition indépendante</em> ont servi de catalogue de référence pour de très nombreux professionnels du livre, tout particulièrement les bibliothèques, qui ont très souvent choisi leurs livres au sein du catalogue « raisonné » présenté par Lekti.</p>
<p>Lekti-ecriture.com a nécessité au fil des années un engagement personnel toujours important.
Aujourd’hui, après quatorze ans de travail sur Lekti-ecriture.com, je n’ai plus la force ni l’envie de poursuivre ce travail.
Je souhaite me consacrer de manière définitive aux activités liées à l’atelier Lekti, notamment la fabrication de livres numériques, ainsi qu’à d’autres projets personnels (il était temps).
Pour cette raison, j’ai pris la décision de fermer la revue <em>Contre-feux</em> et surtout <em>Les espaces de l’édition indépendante</em>.
Lekti-ecriture.com fut un beau projet, mais il demande un engagement que je ne suis plus en mesure de fournir.
Après tout, quatorze ans d’existence, des centaines de millions de pages vues, des dizaines de milliers de livres envoyés en France et partout dans le monde, ce n’est finalement pas si mal.</p>
<p>Le nom de domaine Lekti-ecriture.com est d’ores et déjà mis en vente.</p>
<p>Joël Faucilhon, mai 2016</p>